Atari ST

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Atari 1040STf avec son moniteur et sa souris
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Les Atari ST forment une famille d'ordinateurs personnels conçus par la firme américaine Atari dont le succès commercial a marqué la deuxième moitié des années 1980 et le début des années 1990. Le succès fut autant grand public (Jeux vidéo)[1],[2] que professionnel (Traitement de texte[3], PAO[4] et surtout MAO[5],[6]).

Le micro-ordinateur Atari ST marque plus particulièrement l’histoire informatique comme la machine ayant permis l'essor de la Musique assistée par ordinateur et la démocratisation de la norme MIDI[5],[6]. En 2010, le magazine spécialisé Sound on Sound le classe dans les 25 produits marquants et responsables des changements de l'enregistrement musical[6]. Cette machine est considérée encore aujourd'hui comme une référence dans le domaine en raison de sa robustesse et de son extrême précision pour le séquençage MIDI[5],[6].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'origine du terme ST[modifier | modifier le code]

ST signifie Sixteen/Thirty-two (« seize/trente-deux ») et fait référence à l'architecture mixte 16/32 bits du microprocesseur Motorola 68000 des premiers modèles. On a dit qu'il s'agissait également des initiales de Sam Tramiel, fils de Jack Tramiel, président d'Atari à l'époque.

Le marché[modifier | modifier le code]

Devanture d'un revendeur spécialisé en informatique témoignant de la guerre commerciale entre Atari et Commodore - Grenoble (2013)

Lors de sa sortie en 1985, l'Atari ST se positionne en concurrent direct du Macintosh d'Apple commercialisé l'année précédente. Ce nouveau micro-ordinateur doit devenir le nouveau fer de lance d'Atari qui est alors au plus mal à la suite du récent krach du jeu vidéo. La société vient juste d'être rachetée par Jack Tramiel, homme d'affaires très influent à l'époque dans le milieu informatique. Après sa première présentation au public, les différents médias rapportent qu'Atari vient de dévoiler son nouveau Jackintosh.

La presse et les professionnels l'opposent pourtant rapidement à l'Amiga du constructeur Commodore car les deux machines sont commercialisées quasiment en même temps. Cette concurrence allait donner lieu à l'une des plus importantes batailles de la micro-informatique.

Les possesseurs de micros européens étaient alors divisés en deux clans : les utilisateurs d’un ST ou d’un Amiga. Cette concurrence était visible jusqu'aux devantures des revendeurs spécialisés où la bataille entre Atari et Commodore faisait rage.

La configuration des deux machines étant très proche, le duel se jouait sur des détails (l'Amiga proposant des qualités graphiques et sonores plus novatrices pour l'époque[7] et l'Atari ST un micro-processeur légèrement plus rapide, un encombrement plus réduit, des prises MIDI et un tarif plus attractif[7]). Cette concurrence a permis, par exemple, à la scène démo Atari de repousser les limites de la machine pour narguer l'Amiga sur ses points forts.

Le slogan de Jack Tramiel pour l’Atari STF était : « The Power without the Price », la puissance sans le prix.

Devant l'engouement pour la machine, plusieurs jeux vidéo d'un genre nouveau furent développés originellement sur Atari ST tels que (entre autres) Dungeon Master, Le Manoir de Mortevielle, L’Arche du Captain Blood[8] puis plus tard Vroom[8]. Ces titres permirent à la machine de jouir d'une longue durée de vie et de faire jalouser pendant quelque temps les possesseurs d’Amiga[9].

L'Atari ST a connu également un énorme succès auprès des musiciens grâce aux prises MIDI présentes en configuration standard, ce qui était une grande première pour un ordinateur grand public à cette époque.

Atari a aussi été un sérieux concurrent de la firme Apple avec son micro-ordinateur ST. En 1986, la firme à la pomme s’inquiète de l’arrivée de l’Atari ST qui possède des caractéristiques équivalentes (voire supérieures dans certains cas) au Macintosh et qui ne s’interdit pas non plus de concurrencer directement le secteur de marché de son entrée de gamme: l’Apple II[10]. Quelque temps plus tard, un bidouilleur dénommé Dave Small, commercialise le produit Spectre GCR (en) permettant d’émuler parfaitement un Macintosh[11] avec des performances supérieures à l’original.

Très abordable, fonctionnant avec l'interface graphique GEM, et utilisant des disquettes 3,5", l'Atari ST a été surnommé le Jackintosh (jeu de mot entre Jack, le prénom de Jack Tramiel et Macintosh) car il se positionnait en concurrent direct du Macintosh.

Ce sont essentiellement le 520 ST, le 1040 ST et dans une moindre mesure le Mega ST qui ont remporté un véritable succès public.

L’Atari ST rencontre rapidement un succès conséquent en Europe dans des pays comme la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et bien d'autres encore[12]. Il obtient aussi un certain succès en Australie ou au Canada[12]. Aux USA, malgré la popularité de la firme nationale Atari, il ne sera étonnamment pas largement diffusé et se limitera à un marché de niche en raison de la forte demande de machines sur les marchés européens. L’Atari ST se limitera alors à seulement 100 000 unités vendues dans ce pays[12].

Fin 1991, l’Atari ST est le micro-ordinateur le plus vendu en Europe[13],[14] avec une logithèque très étendue.

Fin de règne et postérité[modifier | modifier le code]

Fin 1992, l’Atari Falcon030 arrive timidement pour remplacer l’Atari ST en proposant une machine à vocation multimédia principalement destinée au grand public. Cette machine extrêmement puissante techniquement[15] péchera par son absence de titres phares et sa logithèque peu fournie. Atari laissera vivre sans réel soutien son nouveau micro-ordinateur qui trouvera pourtant un certain écho chez les musiciens par son excellent rapport qualité/prix[16]. Atari concentre alors rapidement toutes ses forces sur la promotion de sa console Atari Jaguar considérant le marché des micro-ordinateurs saturé par la consolidation du marché des compatibles PC.

À partir de 1993, malgré l'exceptionnel Vroom Multiplayer[17], les sorties de nouveaux titres ludiques se raréfient[18] et annoncent la fin du devant de la scène pour l’Atari ST. Il s’en suit progressivement l'année suivante l’abandon de la plate-forme par les revendeurs informatiques grands publics. Toutefois, l’Atari ST conserve des utilisateurs fidèles accumulés au fil des années et reste énormément utilisé par les musiciens amateurs ou professionnels[15],[19]. À tel point que le magazine musical Keyboards lance un partenariat avec son homologue ST Magazine concernant les dernières actualités de la machine. Le magazine anglais Sound on Sound lance de son côté les « Atari Notes »[19].

Jusqu’à la fin des années 1990, ST Magazine et quelques autres magazines français d’informatique alternative permettent aux utilisateurs de la machine de s'informer sur les actualités logicielles ou hardware qui s'enchainent et cela sans le moindre soutien de la part d'Atari. En France, des salons dédiés au monde Atari sont organisés et surprennent par leur nombre de visiteurs[20].

Au début des années 2000, le magazine musical français Keyboards qualifie l’Atari ST de machine « increvable »[5].

D'après certaines sources, il s'est vendu 6 millions d'Atari ST dans le monde dont 550 000[21] en France. L'Allemagne serait le pays où il s'est le plus vendu.

Du 22 octobre 2013 au 24 août 2014, l’Atari ST était exposé à la Cité des sciences et de l'industrie dans le cadre de l’exposition temporaire « Jeu vidéo L'EXPO »[1].

Du 28 avril 2015 au 26 juillet 2015, l’Atari ST était exposé à l’Institut du monde arabe[22],[23] dans le cadre de l’exposition événement « HIP-HOP, du Bronx aux rues arabes ». Sous la direction artistique du rappeur Akhenaton, l’exposition se voulait axée sur les points d’ancrage importants de la transmission du mouvement hip hop[24].

Musique assistée par ordinateur[modifier | modifier le code]

Dès 1986, les musiciens se ruent[25] sur l’Atari ST avec notamment l’arrivée du séquenceur Pro 24 de Steinberg. Avec son interface MIDI intégrée, l’Atari ST permet alors à tout un chacun de construire facilement un home studio. Il est dorénavant possible de relier (à la manière d’un orchestre) un ou plusieurs instruments électroniques compatibles avec la norme MIDI (synthétiseur, sampler, boîte à rythme…).

L’Atari ST apporte un espace de travail inouï pour les musiciens de l’époque avec son écran monochrome haute résolution et son interface graphique GEM autorisant une utilisation intensive de la souris. L’Atari ST couplé avec un sampler sonne le glas[26] des toutes premières configurations informatiques musicales jusqu’alors réservées aux musiciens fortunés (comme le Fairlight CMI) par son prix drastiquement moins onéreux. Une multitude de logiciels de MAO apparaissent pour couvrir divers besoins: séquenceur, éditeur de partition, éditeur de synthétiseur, apprentissage musical, etc. N’importe quel musicien peut dorénavant avant les concerts répéter chez lui, réaliser des maquettes ou même enregistrer un album complet.

Liste non exhaustive des artistes utilisant ou ayant utilisé un Atari ST :

    Les modèles[modifier | modifier le code]

    Le premier modèle de la série, présenté au cours du printemps 1985 mais jamais commercialisé pour autant fut le 130ST, (doté de 128 ko de mémoire vive). Il fut suivi des modèles 520ST (512 ko) et 520ST+ (1024 ko), eux aussi sortis en 1985.

    En 1986 apparurent les modèles 260ST (512 ko + système d'exploitation sur disquette à charger en mémoire au démarrage) uniquement commercialisé en Allemagne (Il y a eu quelques modèles vendus en Belgique également), et 520STm (512 ko + sortie vidéo composite pour la Télévision).

    Le lecteur de disquette 3"5 ne fut intégré qu'à partir de la série de modèles STf (f pour Floppy) déclinées en 520STf (512 ko de mémoire vive) et 1040STf (1 Mo de mémoire vive), puis STfm, qui disposait d'un modulateur interne pour une sortie couleur sur écran TV. Suivirent en 1989, la série des STe (e pour enhanced : capacités graphiques et sonores étendues), avec les 520STe et 1040STe.

    À destination plus professionnelle, il y eut le Mega ST et le Mega STe, et les portables Stacy et ST Book. Un prototype d'ordinateur à écran tactile, le ST Pad a été présenté mais ne fut jamais commercialisé.

    Les successeurs[modifier | modifier le code]

    Avec l'apparition des microprocesseurs 32 bits sont apparus l'Atari TT (TT signifiant Thirty-Two) et le Falcon030 (030 faisant référence au nom du microprocesseur Motorola 68030).

    En parallèle, des clones furent mis sur le marché, comme l’Eagle, le Medusa, l’Hadès ou le Milan. Ces machines s’inspiraient principalement de la conception du TT (alors que les projets de clone du Falcon n'arrivèrent pas à entrer en production) en intégrant des évolutions de processeur (principalement 68040 et 68060), et d’autres évolutions, comme l’utilisation d’un bus PCI.

    En 2010, après plusieurs années de concertation entre les différents acteurs du monde Atari, la production d'un nouveau compatible est lancée. Baptisé "FireBee" [archive], ce micro-ordinateur est majoritairement compatible avec la logithèque Atari ST. Il est architecturé autour du microprocesseur Freescale ColdFire MCF5474 cadencé à 264 MHz (400 MIPS), donnant une vitesse moyenne de traitement d'environ 150 fois celle d'un Falcon de base.

    En 2015, une nouvelle production du "FireBee" [archive] est annoncée avec un dispositif de précommande[53].

    Caractéristiques[modifier | modifier le code]

    Processeur
    Motorola 68000, cadencé à 8 MHz pour les ST/Mega ST/STe, et à 16 MHz pour le Mega STe.
    Mémoire vive 
    128 ko pour le 130ST, 512 ko pour le 260ST (512 Ko + système d'exploitation sur disquette a charger en mémoire au démarrage), 512 ko pour le 520ST, 1024 ko pour le 520ST+ et le 1040ST, 1,2 ou 4 Mo pour le Mega STe.
    Audio 
    Chipset sonore Yamaha YM2149 (3 voies), auquel s'ajoute un convertisseur numérique/analogique stéréo en 8 bits à 50 kHz pour les STe et Mega STe, disposant d'un équaliseur temps réel pour le réglage du volume, des basses et des aigus.
    Lecteur de disquette 
    Format 3"½ double densité.
    Disque dur externe (ST)
    48 Mo à la norme SCSI, interne pour Méga ST/STe, en option.

    Connectique[modifier | modifier le code]

    L'Atari ST était équipé de nombreux connecteurs à l'arrière, sur le côté et même en dessous.

    Connecteurs sur un Atari 520ST
    Souris standard Atari ST (2000)
    • Connecteurs spécifiques aux ST :
      • prise Moniteur/Television (DIN 13 broches)
      • connecteur ACSI (similaire au SCSI) DMA : Pour utiliser un disque externe, en SCSI avec un adaptateur.
      • interface pour lecteur de disquettes externe.
      • Port cartouche : À l'origine dédié à une application résidente de 128 ko en ROM mais qui a aussi été utilisé pour des extensions hardware: digitaliseurs vidéo (VidiST), scanners à main, digitaliseurs sonores (ST Replay), cartes son (MV16), émulateurs (Spectre CGR), clés hardware de certains logiciels musicaux et dernièrement, carte Ethernet, port USB et IDE.
      • 2 Connecteurs pour joysticks supplémentaires (STe)

    Affichage[modifier | modifier le code]

    Mode d'affichage[modifier | modifier le code]

    Les ST disposaient de 3 modes d'affichage :

    Basse résolution 
    320×200 pixels en 16 couleurs
    Moyenne résolution 
    640×200 pixels en 4 couleurs
    Haute résolution 
    640×400 pixels monochrome (noir et blanc).

    Le mode haute résolution nécessitait un moniteur spécial (Atari SM124) du fait de sa fréquence de rafraîchissement de l'écran de 70 Hz, tandis que les deux autres étaient affichables soit sur une télévision (via la prise péritel), soit par sur des moniteurs couleurs (tels que les Atari SC1224 et SC1435).

    Des moniteurs « multisynchro » permettaient d'afficher les trois modes.

    Des montages électroniques permettaient d'utiliser un écran VGA.

    La palette de couleur[modifier | modifier le code]

    Les couleurs sont choisies en spécifiant leurs niveaux de rouge, vert et bleu. Pour les modèles avant le STf, chaque niveau peut prendre une valeur entre 0 et 7, le choix des couleurs se fait donc parmi 512 couleurs.

    Pour le STe et le Mega STe, chaque niveau peut prendre une valeur entre 0 et 15, permettant de choisir parmi 4096 couleurs. Une astuce de codage des niveaux permet une compatibilité ascendante pour les jeux apparus avant le STe.

    Des astuces de programmation du matériel permettaient à certains logiciels (comme Spectrum 512) d'afficher plus de couleurs que la normale en changeant en continu la palette de couleur. Ces astuces consommaient l'essentiel de la puissance de calcul et étaient donc inexploitables dans des jeux.

    Logiciels[modifier | modifier le code]

    Système d'exploitation[modifier | modifier le code]

    Le système d'exploitation est le TOS pour The Operating System.

    Article détaillé : The Operating System (Atari).

    Logiciels phares[modifier | modifier le code]

    L'Atari ST est un ordinateur polyvalent permettant aussi bien de jouer que de travailler.

    Article détaillé : Liste de jeux Atari ST.
    Article détaillé : Liste d'applications Atari ST.